Le prix Goncourt est une récompense prestigieuse remise au début du mois de novembre chaque année. Pour les écrivains, c’est une reconnaissance de leurs pairs et c’est aussi l’assurance que le livre sera vendu. C’est la meilleure pub qui soit, même si la plupart, pour les amateurs de lecture, sont loin d’être des étrangers.
Petite histoire du prix Goncourt
Ce prix est né du testament d’Edmond de Goncourt en 1896. En 1892, il avait déposé son testament chez un notaire avec la volonté de voir exister une académie capable de récompenser les meilleurs auteurs. A l’origine, le prix Goncourt récompensait des romans naturalistes pour répondre à l’Académie française et les érudits qui la composaient. Aujourd’hui, les critères sont élargis pour récompenser le « meilleur ouvrage d’imagination en prose » de l’année. Majoritairement, ce sont des romans qui sont récompensés.
Le lauréat du prix Goncourt reçoit un chèque de 10 euros, autant dire que ça n’est pas pour cela que tout le monde veut ce prix. Enfin, tout le monde. Non. Rappelons-nous Julien Gracq qui, en 1951, était le grand élu, et qui a refusé de recevoir ce prix. Il considérait en effet que les jurys étaient incompétents et que la critique souffrait de nombreux préjugés. Rien que ça !
Donc, disais-je, les auteurs ne voient pas dans le prix Goncourt un moyen de s’enrichir dans la seconde. C’est plutôt une reconnaissance et un moyen de figurer parmi les meilleures ventes. Cela permet aux lecteurs de découvrir ou redécouvrir un auteur. Et si le roman plaît, l’écrivain pourra peut-être espérer vendre ses autres livres. C’est ce qui m’est arrivé avec Pierre Lemaitre…
Qui décerne le prix Goncourt ?
Les dix membres de l’Académie Goncourt. Ces membres sont désignés à vie, ils ne peuvent être remplacés qu’à leur mort ou s’ils démissionnent. Entre 2008 et 2012, six des dix membres ont été remplacés. Quatre ont démissionné, deux sont morts (Jorge Semprùn et Robert Sabatier). Les nouveaux membres sont cooptés par les membres actuels.
A ce jour, le président de l’Académie Goncourt est Bernard Pivot, et ce, depuis 2004. Le membre le plus ancien est Edmonde Charles-Roux, présente depuis 1983.
Tous les membres sont bénévoles. Leur seule rémunération est le couvert chez Drouant, le célèbre restaurant où se réunissent les membres de l’Académie Goncourt chaque premier mardi du mois.
Au revoir là-haut
Bon, je l’avoue, ce prix prestigieux, je l’ai regardé passer pendant des années. Je suis une grande amatrice de lecture mais suis très attachée aux livres d’espionnage, aux polars et aux thrillers. Imaginez bien que je n’ai pas naturellement trouvé mon bonheur avec le Goncourt. Mais si j’aime les livres avec de l’action et du suspense, j’aime aussi les livres d’histoire.
J’avais entendu parler de Pierre Lemaitre bien avant le Goncourt et m’étais dit qu’il faudrait que je lise ses thrillers dont les sujets me titillaient. Lorsqu’il a reçu le prix Goncourt, je me suis intéressée à ce livre primé et me suis aperçue que cela se passait durant la Première guerre mondiale. Je me suis donc lancée dans la lecture de son roman Au revoir là-haut, pour m’apercevoir qu’un prix Goncourt, ce n’est pas illisible. Eh oui, je pensais bêtement que ce prix était décerné à une littérature compliquée qui ne cadrait pas avec mes envies de détente lorsque je lis. Grosse erreur puisque j’ai tout simplement adoré ce livre, son écriture, ses personnes dont on se sent proche. Du coup, je me suis dit qu’il serait peut-être bien de les lire, ces satanés thrillers. Et je me suis lancée dans Cadres noirs. Un livre fou, bien écrit, avec un personnage inquiétant que l’on pourrait devenir, un être normal, banal pourrait-on dire, mais seulement en apparence. Ce roman haletant nous emporte dans sa spirale infernale jusqu’au bout. C’est bon, c’est fort, ça fonctionne. J’ai déjà attaqué Travail soigné…