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Le Gorafi ou la preuve qu’il est si simple de désinformer

Le Gorafi est un site « d’information de sources contradictoires » selon ses termes. C’est surtout un journal dont le potentiel humoristique est à la mesure de l’imagination de ses auteurs. Ici, rien n’est vrai, et pourtant, on peut facilement se laisser avoir.

Une satire de l’actualité

La force du Gorafi est d’utiliser des personnages réels pour véhiculer une information et d’écrire des articles de type journalistique ou des brèves à l’image de celles que l’on retrouve sur les grandes chaînes d’information. Tantôt drôles, tantôt poussant à l’indignation, les articles publiés font le tour du web. Et si certains ont simplement envie de partager un peu d’humour, d’autres partagent avec colère pour dénoncer des faits inacceptables.
« Les allocation des chômeurs vont bientôt être versées en pièces jaunes pour les humilier« , « Succès du livre de Valérie Trierweiler : 1/3 de la forêt des Landes déjà coupé pour fournir le papier« , tels sont des articles qui vont être partagés, et commentés. Car c’est là que ça devient intéressant. En parlant de l’actualité à travers des articles écrits de manière journalistique, le Gorafi fait une satire de l’actualité que certains pourraient prendre pour de vraies informations.

Une société qui partage mais ne vérifie jamais

Au pays des Hoax et autres informations mensongères, le Gorafi a toute sa place. C’est une manière de dire aux lecteurs de vérifier ce qu’ils partagent. Lorsque l’on voit sur les réseaux sociaux notamment les réactions aux articles du Gorafi, on s’aperçoit que l’on prend bien souvent chaque info pour argent comptant et qu’il est très simple de désinformer. Et plus les informations sont incroyables, plus on y croit. Les partages sont nombreux et l’on s’émerveille de voir que « Des sans-abris viennent en aide spontanément aux malheureux qui ont passé la nuit dehors pour acheter l’iPhone 6« , on s’étonne et on rigole de voir « Les profs autorisés à venir avec leurs parents aux réunions parents-profs« .

Christine Boutin, la célèbre victime du Gorafi

Interviewée par BFMTV, la fondatrice du Parti chrétien-démocrate évoquait avec indignation la « stratégie provisoire d’avancement à potentialité différée », une formule si complexe qu’elle avait pris soin de la noter pour la citer. Elle n’imaginait pas qu’elle était en train de citer le compte Twitter du Gorafi. Une belle manière, une nouvelle fois, de vérifier ses sources.

Les italiens bernés également

Un titre très bien trouvé qui a traversé les frontières, « Sondage : 89% des hommes pensent que le clitoris est un modèle de Toyota« , il n’en fallait pas plus pour que l’information circule. Et cette fois, ce sont des journalistes italiens qui ont rapidement abordé cet article dans des journaux tels que le Corriere della Sera ou encore L’Unione Sarda.

Si l’ambition des créateurs du Gorafi est bel et bien de placer un peu d’humour au milieu d’informations déprimantes, il s’avère qu’ils permettent également d’apprendre à chacun d’entre nous de prendre du recul sur l’information qui circule et de faire la part des choses entre info et intox. Avec internet et la circulation d’informations en temps réel, cela devient plus simple, à condition de prendre le temps et de ne pas vouloir le scoop à tout prix.

Vous appréciez l’humour du Gorafi, retrouvez-le sur son site ou dans le Grand Journal de Canal Plus.